En 2021, nous célébrons le centième anniversaire des relations diplomatiques franco-estoniennes. La France, en tant que membre du Conseil supérieur des Alliés, a reconnu de jure la République d’Estonie le 26 janvier 1921.
À l’occasion de cette année jubilaire, nous avons rassemblé une chronologie des relations franco-estoniennes. Il s’agit d’une galerie chronologique de photographies, de documents et de textes historiques, qui offre une vue d’ensemble des moments particuliers et essentiels des relations entre les deux pays au fil d’un siècle.
Nous remercions tous ceux et celles qui ont participé à la collecte de ces faits, photographies et documents divers !
Bon voyage temporel !
Contributeurs :
Raivo Moorlat (Université de Tartu, sous la direction du professeur Eero Medijainen), Anastassia Neuimina et Riia Salsa (Ambassade d’Estonie à Paris), Kadri Linnas et Rasmus Miller (Département des relations publiques du Ministère estonien des Affaires étrangères), Heini Vilbiks, Susann Šeffer et Eva Telling (stagiaires au Département des relations publiques).
À la « Belle Époque », l’influence française dans le monde artistique est si grande que Paris commence à attirer de jeunes artistes et intellectuels estoniens. À partir de 1907, les artistes estoniens qui arrivent à Paris commencent à former à La Ruche, la colonie artistique voisine de Montparnasse, une petite communauté. Les premiers d’entre eux sont Konrad Mägi, Nikolai Triik, Erik Obermann et le sculpteur Jaan Koort. Viennent ensuite Ado Vabbe, Eduard Ole, Aleksander Vardi et Karl Pärsimägi, puis, quelques années plus tard, Adamson-Eric et Eduard Viiralt. On peut lire des descriptions de la vie des artistes estoniens dans les récits de voyage de Friedebert Tuglas, qui passe lui aussi de longues périodes à Paris.
Comme sur le reste de l’Europe, l’esprit français du début du XXe siècle a exercé une influence profonde sur le groupe littéraire Jeune-Estonie.
Le 26 janvier 1918, Julius Seljamaa, Jüri Vilms et Jaan Poska, délégués de l’Estonie à l’Assemblée constituante, rencontrent à Petrograd.
L’ambassadeur de France Joseph Noulens, qui promet de soutenir l’Estonie. Ce dernier est favorable aux efforts de l’Estonie pour acquérir son indépendance, et il déclare que si les Anglais adoptent la même position, le gouvernement français se montrera encore plus compréhensif, car la démocratie française a toujours soutenu les justes efforts de ceux qui revendiquent leur liberté.
L’ambassadeur de France à Stockholm, Eugène Thiébaut, est également approché afin d’obtenir un soutien supplémentaire pour l’Estonie.
La Conférence de la paix de Paris durera de janvier 1919 à janvier 1921. Elle a été convoquée au terme de la Première Guerre mondiale, et la délégation estonienne y a un statut d’observateur. Si elle n’obtient pas la reconnaissance de jure, l’Estonie y recueillera tout de même de nombreux contacts et une aide précieuse.
Le 16 septembre débarque en Estonie le nouveau commandant en chef des missions militaires alliées, le général de brigade français Ernest Etiévant. Sa mission est de coordonner la défense des intérêts des pays Baltes et des alliés dans le cadre des pourparlers entamés avec les bolcheviks.
Dans ce contexte d’occupation de Paris par les forces allemandes et d’occupation et d’annexion de l’Estonie par l’URSS, le représentant estonien reçoit l’ordre de remettre les clés de l’ambassade à la Préfecture de police de Paris. L’ambassade est mise à la disposition de la représentation commerciale soviétique, qui y demeurera après la libération de Paris. Pendant la guerre, le bâtiment est investi durant une brève période par les forces d’occupation allemandes. Il est démoli en 1970 et remplacé par un immeuble d’habitation destiné au personnel de la représentation commerciale de l’URSS.
Tous les représentants étrangers doivent avoir quitté l’Estonie avant le 25 août. Par décision du Conseil des commissaires du peuple de la RSS d’Estonie en date du 11 septembre 1940, le ministère des Affaires étrangères est liquidé. L’ambassade de France à Tallinn est fermée, mais la France ne reconnaît pas l’annexion de l’Estonie par l’Union soviétique.
Plus d’informations sur la liquidation du ministère des Affaires étrangères et des ambassades estoniennes, tandis que dans le monde libre des diplomates assurent la continuité de l’État estonien de 1940 à 1991 et qu’un gouvernement en exil entre en fonctionnement.
À Paris, une manifestation est organisée le 23 août, à l’initiative de représentants des pays annexés, pour marquer le cinquantième anniversaire du pacte Molotov-Ribbentrop. Les manifestants, brandissant banderoles et drapeaux, défilent jusqu’à la Seine.
Liste des ambassadeurs de France successifs :
1994-1998 Jacques Faure
1998-2002 Jean-Jacques Subrenat
2002-2006 Chantal de Ghaisne de Bourmont
2006-2009 Daniel Labrosse
2009-2013 Frédéric Billet
2013-2016 Michel Raineri
2016-2019 Claudia Delmas-Scherer
Depuis septembre 2019, l’ambassadeur de France en Estonie est Éric Lamouroux.
Liste des ambassadeurs d’Estonie successifs :
Les objectifs principaux de l’Estonie sont, durant cette période, l’adoption de l’euro, qui devient effective de 1er janvier 2011, et l’adhésion à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), réalisée le 9 décembre 2010.
Parallèlement, la période voit aussi s’intensifier l’intérêt et la coopération relatifs aux services numériques, à la protection des données et à la e-gouvernance.
La coopération s’est également avérée très active au printemps 2008, en lien avec le 90e anniversaire de la République d’Estonie, avec la plus importante exposition d’art contemporain estonien à ce jour, « Plaisirs de l’imagination », au château de Tours ; avec le festival culturel estonien « eLU. Vivre l’Estonie à Nantes » en décembre 2014, qui est l’occasion de présenter la culture estonienne de façon particulièrement large et de présenter les coopérations et co-créations franco-estoniennes.
En 2016, l’Estonie et la Finlande sont invités principaux des « Boréales », le plus important festival consacré en France et en Europe à la culture des pays nordiques. L’Estonie y est présente sous les aspects du design, de l’architecture, de la littérature, de la musique, du cinéma et de la gastronomie.
Le 10 avril, vernissage de l’exposition « Âmes sauvages. Le symbolisme dans l’art des pays baltes » au Musée d’Orsay, sous le haut patronage et en présence des présidents des Républiques française, estonienne, lettone et lituanienne. L’exposition est ouverte jusqu’au 15 juillet.
Au mois de mars, une conférence historique de haut niveau, « Estonie, Lettonie, Lituanie : 1918-2018 », consacrée au centenaire de l’indépendance des trois pays Baltes, est organisée à Paris, au Sénat. L’orateur principal pour l’Estonie est Siim Kallas.
La France participe également à la présence avancée renforcée des alliés sur la partie orientale du territoire de l’Alliance ; dans ce cadre, des soldats français servent en Estonie en 2017 et 2019, et cette mission sera répétée en 2021.
L’Estonie est le premier État à se joindre, en 2018, à l’opération Barkhane menée par la France au Mali ; elle participe également aux missions d’opérations spéciales Takuba en 2020.
Les excellentes relations bilatérales sont encore mises en évidence par l’invitation présentée par la France à l’Estonie de rejoindre l’Initiative européenne d’intervention en 2018.
Dans le domaine de la cyberdéfense, une convention de coopération technique est signée en 2016 pour intensifier les échanges d’informations sur les thèmes de la cyberdéfense.
Le 14 juillet 2019, la présidente de la République d’Estonie, Kersti Kaljulaid, est invitée par le président Macron à assister au défilé militaire de la fête nationale, sur le thème de la coopération de défense en Europe, avec la participation d’un détachement estonien et de son étendard.
La présidente Kersti Kaljulaid est également marraine d’une promotion du cycle des Hautes études européennes de l’École nationale d’administration (ENA). La promotion 2019 porte le nom de la présidente d’Estonie.